
Des mots de la vie et la vie des mots en Gâtinais pauvre au XXe siècle

Plus de quarante ans d’écoute : environ 4500 entrées. Des mots, des faits de langage agrémentant la parlure populaire d’un monde agreste éteint. Un patrimoine en danger de disparition prochaine.
Un vocabulaire certes, comparé à celui des régions voisines, mais aussi bien d’autres composantes d’un parler savoureux et correct non dépourvu d’humour malicieux ni de philosophie. Un peu rude parfois comme la vie qui allait avec, esquissée au détour d’articles évoquant les travaux, les coutumes, les légendes.
“L’accent du pays où l’on est né demeure dans l’esprit et dans le cÅ“ur, comme dans le langage.”
La Rochefoucauld.
Vocabulaire, locutions, faits de langage, classés, autant que faire se pouvait, dans l’ordre chronologique d’un effacement imparable. En comparaison avec le français courant mais aussi avec les parlers populaires voisins.
En arrière plan, l’esquisse d’un mode de vie si proche et déjà si lointain. Avec un respect constant, même si le ton n’est pas délibérément compassé.
Michel Métais, l’auteur d’un remarquable dictionnaire de ce langage en voie d’extinction... On ne dira jamais trop l’intérêt que représentent ces parlers régionaux pour la connaissance de la langue française.
Claude Duneton, Le Figaro
Cet ouvrage recèle des trésors de poésie :
“Enguilbauder” n’est-ce pas plus élégant que le vulgaire “draguer” ? Quoi de plus imagé que “manger des créquouis à la sauce cailloux” ? c’est ne rien avoir à se mettre sous la dent, ou “les chiens ont liché la boue” pour signifier : “il a gelé ferme !”
Daniel Plaisance, L’Éclaireur du Gâtinais